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Procès-verbal des réunions
Le procès-verbal rédigé par le secrétaire a
pour but de consigner les informations données au comité
ainsi que les avis recueillis auprès de ses membres dans les
domaines où ces derniers exercent un pouvoir de consultation ou
de gestion. La portée de ce procès-verbal est importante.
C'est un document essentiel auquel les membres du comité
pourront se référer à tout moment. Sa
rédaction ainsi que son adoption et sa diffusion devront faire
l'objet du plus grand soin.
Rédaction du procès-verbal
L'établissement d'un procès-verbal est rendu obligatoire
par l'article R. 434-1 du Code du travail, qui met sa rédaction
à la charge du secrétaire du comité, quel que soit
l'objet de la réunion (information, consultation, voire demande
d'avis conforme). Le secrétaire engagerait sa
responsabilité pénale s'il négligeait de
rédiger un procès-verbal, en rendait compte de
manière erronée ou tardait exagérément
à le rédiger. En cas d'empêchement, le
secrétaire doit donc veiller à être remplacé
par un secrétaire de séance ou un secrétaire
adjoint.
Le président ne peut ni corédiger ni cosigner le
procès-verbal. Mais la pratique instaure souvent une
rédaction en commun entre le secrétaire et le
président, le projet étant alors soumis à
l'approbation du comité. Un membre du comité ne
peut non plus, s'il n'a pas été dûment
mandaté par ses pairs, rédiger le procès-verbal.
Pas de moyens particuliers !
Si la loi donne une compétence exclusive au secrétaire du
comité pour l'établissement des procès-verbaux,
elle ne lui donne cependant pas de moyens particuliers. Il faut donc
considérer que la rédaction du procès-verbal fait
partie de ses fonctions indemnisées au titre du crédit
d'heures et qu'elle doit être imputée sur ce temps.
Une majoration du crédit d'heures peut être
demandée à l'employeur pour la rédaction de
procès-verbaux plus volumineux.
Il est néanmoins admis que le secrétaire du comité
d'entreprise puisse se faire assister dans sa tâche par du
personnel de secrétariat avec l'accord du comité. Le
comité peut ainsi engager une secrétaire
sténographiste pour seconder le secrétaire du
comité d'entreprise si la majorité des membres est
d'accord (Cass. crim., 30 oct. 1990).
En revanche, l'employeur ne peut imposer que la secrétaire de
direction établisse les procès-verbaux de
délibération du comité et les diffuse à la
place du secrétaire du comité (Cass. soc., 4 avr.
1990). Le secrétaire n'a pas non plus de délai
précis pour rédiger le procès-verbal. Il suffit,
en principe, qu'il soit rédigé et diffusé avant la
réunion suivante. Néanmoins, certains
procès-verbaux devant être transmis à
l'administration, le secrétaire devra, par voie de
conséquence, faire en sorte que l'employeur dispose dudit
procès-verbal en temps voulu (par exemple, demande d'avis du
comité d'entreprise dans le cadre du licenciement d'un
délégué du personnel). Le secrétaire
du comité dispose d'une liberté d'appréciation
pour déterminer ce qui doit être reproduit et comment le
reproduire
Contenu du procès-verbal
En pratique, il indiquera :
la date de la séance ; le nom des présents et absents ; les heures de début et de fin de séance.
Le procès-verbal peut contenir soit l'intégralité
des débats, soit le résumé des discussions ; une
liberté d'appréciation est laissée au
secrétaire du comité. Selon l'administration,
l'employeur ne peut s'opposer à ce que le procès-verbal
relate in extenso les diverses questions traitées en
séance, y compris les comptes du bilan. Mais dans la
majorité des cas, le procès-verbal est une
synthèse des débats et ne contient qu'un
résumé des délibérations assorti des
résolutions et avis émis par le comité. Si le
secrétaire opte pour cette seconde solution, il sera parfois
conduit, pour résumer les propos de chacun, à les
interpréter. Cela pourra être l'objet de critiques de la
part des intervenants s'ils estiment a posteriori, en lisant le
compte-rendu, qu'ils ont été mal compris ou que leurs
propos ont été déformés. Ils risquent alors
de s'opposer à sa diffusion. Enfin, le secrétaire peut
décider de rédiger le procès-verbal dans un style
littéraire ou sous forme de questions-réponses.
Interdictions
Le document diffusé par le secrétaire ne peut enfreindre
l'obligation de discrétion qui s'impose aux membres du
comité et ne doit contenir aucune inexactitude, propos
injurieux, ou allégation diffamatoire (Cass. soc., 4 nov. 1981).
Le texte diffusé parmi le personnel ne doit pas non plus faire
état de renseignements purement privés, par exemple une
demande de prêt. Il ne peut faire état, lorsqu'il y a
vote, des choix personnels des membres votants.
Dans la pratique, les secrétaires rédigent souvent deux
épreuves : l'une contenant toutes les discussions de
façon exhaustive, destinée à l'usage interne des
membres du comité ; l'autre destinée au personnel,
édulcorée des informations confidentielles
notamment. À savoir : le secrétaire ne peut refuser
de faire mention des débats relatifs aux consultations
légales obligatoires. Il doit mentionner les informations qui
ont été communiquées aux membres du comité
conformément aux dispositions légales.
Adoption du procès-verbal
Les textes sont totalement muets quant aux modalités d'adoption
du procès-verbal. Ils n'en réglementent ni le
délai ni les modalités. Pour éviter tout litige
dans ces domaines, il est donc préférable que le
règlement intérieur du comité définisse des
règles précises d'adoption du procès-verbal.
Dans la pratique, le secrétaire établit et signe le
procès-verbal ; il en transmet une copie à l'employeur
ainsi qu'à tous les membres titulaires, suppléants,
représentants syndicaux, le plus rapidement possible.
Dès l'ouverture de la réunion suivante, tout membre du
comité ayant voix délibérative ou consultative
peut demander des rectifications, modifications, adjonctions ou
suppressions. Mais le secrétaire n'est obligé de tenir
compte que des remarques de ceux qui adoptent le procès-verbal,
c'est-à-dire les titulaires et le président. Le
secrétaire ne peut s'opposer à la rédaction d'une
autre version des faits si le nouveau texte est voté par plus de
la moitié des membres présents comme une
résolution. L'adoption du procès-verbal se faisant
au plus tôt lors de la séance qui suit celle au cours de
laquelle les débats se sont déroulés, c'est un ou
deux mois plus tard (selon l'effectif de l'entreprise et la
périodicité des réunions) que le
procès-verbal revient en discussion devant les membres du
comité (sauf réunion extraordinaire demandée par
les membres du comité). Ce n'est qu'après l'adoption
définitive du procès-verbal, modifié ou non, qu'il
peut être diffusé.